Maio, île délaissée du Cap Vert

Maio, petite île sous le vent de l’archipel du Cap Vert. Ile délaissée des touristes et du gouvernement Cap Verdien de part le manque de transport pour s’y rendre. Un petit cargo s’y arrête 1 à 2 fois par semaine pour apporter le courrier et de la nourriture. Un avion vient de temps en temps, mais la « piste d’atterrissage » n’est pas éclairée et l’avion ne vient que s’il ne doit pas aller ailleurs.

Maio est ainsi une des îles, si ce n’est la plus authentique du Cap Vert. Les 7 000 habitants sont tous plus accueillants les uns que les autres, les portes ne sont jamais fermées et le pouce levé est de rigueur pour saluer et remercier.

Le 11 novembre au soir, nous mouillons dans la baie de Porto Inglès, mouillage le plus abrité de l’île, face à la plus grande ville. Au petit matin, nous découvrons enfin les lieux. L’eau est transparente et les poissons trompette, clown et perroquet dansent sous le bateau. La plage de sable fin borde la petite ville colorée où l’on s’agite déjà. Les pécheurs rentrent à terre, les barques chargées de thon fraichement pêchés. L’arrivée à terre est périlleuse. Le shorebreak (vagues cassant sur la plage) est gros. Il faut attendre le bon créneau, sinon la punition sera sans appel. Les vagues retourneront l’annexe et nous avec.

Une fois à terre, nous rencontrons notre point de contact local : Carolyn, Néo Zélandaise expatriée à Maio depuis une dizaine d’année. Elle gère un petit bar sur la plage. Elle nous introduira auprès de l’hôpital de l’île. Il s’agit plutôt d’un centre de santé, ils n’y réalisent en effet aucune grosse intervention.

Après avoir présenté le filtre à la directrice et au corps soignant du centre, nous effectuons notre premier tour de l’île pour équiper en filtre chacun des 5 dispensaires. Souvent il ne s’agit que d’une petite maison tenue par le responsable santé du village. Ainsi, 15 filtres seront mis en place pour le centre de santé et les dispensaires de l’île.

Nous rencontrons ensuite, grâce à Carolyn, Manuel Ribeiro, Président de Maio. Au Cap Vert, il y a un gouvernement central, puis autant de gouvernements locaux qu’il y a d’îles, avec un président et des délégués ministériels. Le Président nous expliquera la situation de l’accès à l’eau potable à Maio.  Il n’y pleut pas beaucoup, quelques jours seulement en 3 ans. Trois centrales de désalinisation équipent l’île depuis peu. Cette eau est donc, en théorie, potable. Malheureusement, le débit n’est pas constant, ce qui oblige les habitants à stocker l’eau, parfois pendant longtemps. De plus, le réseau de canalisations est en très mauvais état et l’eau sortant du robinet est infestée de bactéries. Le président nous parle de projets de modernisation du réseau. Affaire à suivre.

Nous partons ensuite à la rencontre du délégué de l’éducation de l’île. Le projet lui plait, les filtres aussi et il nous accompagnera dans toutes les écoles de l’île. Notre action prend enfin tout son sens. Les enfants sont d’une exceptionnelle attention, l’eau est un vrai sujet et ils en sont conscients. Dans chaque école de l’île nous menons une action de sensibilisation guidée par Florence, médecin lillois venu en renfort pour cette 1ère fois. Florence insiste sur les risques liés à l’eau insalubre, sur l’importance du traitement de l’eau et de l’hygiène, sur le lavage des mains. Nous présentons ensuite le filtre et l’installons dans chaque classe de chaque école. Les professeurs et les enfants comprennent très bien l’importance de l’entretien du filtre et chacun se sent investi d’une grande responsabilité. Au final, 100% des centres de santé et 100% des salles de classe (maternelle, primaire et secondaire) de l’île sont désormais équipés d’un filtre. Nous en avons distribué 50.

Le résultat de notre 1ère action est aussi positif qu’encourageant. L’enthousiasme fut général et les filtres très bien accueillis.

Le Cap Vert est l’unique pays où nous pourrons repasser lors de notre tour du monde. Nous avons hâte de retrouver tous ceux que nous avons rencontrés, et de voir si les filtres ont été aussi utiles que nous l’espérons.

Prochain arrêt, Haïti, et avant cela la traversée de la grande Atlantique.